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Worms
Les Curlies ont autant besoin d'être vermifugés que les autres chevaux, contrairement à ce que dit la légende. Légende qui puise son origine dans la base sauvage-mustang du Curly. Les mustangs survivent sans vermifuges parce qu'ils ont des conditions favorables : climat, espace illimité, herbes naturellement vermifuges à disposition. Et surtout, beaucoup meurrent jeunes !
En parlant de climat, il faut bien admettre que la planète se réchauffe et que le parasitisme est plus intense qu'il y a 20 ou 25 ans.A l'époque, deux vermifugations suffisaient. Aujourd'hui, quatre par an sont un minimum, en suivant un protocole logique. Le taenia ne sévit réellement que depuis une dizaine d'années et à l'heure actuelle son éradication annuelle est incontournable.
Protocole : il convient de respecter plusieurs règles. Pour ne pas créer de résistance des parasites, donner une dose légèrement supérieure au poids du cheval traité et faire une rotation lente des molécules. Exemple, utiliser 2 ou 3 fois de suite l'ivermectine, puis frapper un grand coup avec du fenbendazole, Panacur Guard est idéal. Le Strongid est très utile mais les chevaux n'aiment pas son goût et le recrachent facilement. Le taenia doit être traité au moins une fois par an. En cas d'invasion, un produit spécial taenia (ténivalan) sera plus efficace qu'un "deux-en-un" (eqvalan duo, equimax)
Il faut aussi respecter le cycle des vers, pour les éliminer au bon moment, et surtout ne pas vermifuger pour rien, car cette opération chimique détruit la flore intestinale et pollue fortement l'environnement. Dans l'idéal il faut faire faire une analyse coprologique pour cibler. Il y a aussi des symptomes observables : diarrhée=petits strongles, toux=grands strongles, tristesse=taenia, etc. On peut aussi reconnaitre les types de vers dans les crottins, mais ce sont déjà des signes de fort parasitisme. La présence d'oxyures, gastérophiles, ascaris ne devrait même pas être observée dans un élevage sérieux car ils sont très faciles à éliminer, à l'inverse des strongles.
Les vermifuges naturels aident le cheval à réguler et gérer la présence des parasites. Mais j'ai trop vu de chevaux mourrir de coliques vermineuses (la plupart des coliques le sont) pour confier la vie de mes animaux à quelques plantes qui ont seulement un effet régulateur. De plus, l'usage de plantes n'est pas anodin (ail par ex). Par contre je donne de la levure de bière chaque jour, et parfois des plantes, pour reconstruire la flore intestinale malmenée par ces produits chimiques.
Le cheval se construit une certaine immunité dans ses première années face au parasitisme. (Les poulains sont d'ailleur souvent coprophages). Ce n'est pas pour ça qu'il faut le négliger étant jeune, au contraire. Mais j'ai remarqué que les chevaux importés nés dans des pays froids comme le Canada ou la Suède (moins de parasites que chez nous) avaient une sensibilité plus grande et devaient être surveillé de près sous le climat français. Ils n'ont pas construit une immunité.
Prévention : faire tourner les paturages sur 3 mois minimum. Ramasser les crottins ou les étaler au soleil. Ne pas nourrir sur un sol souillé. Profiter d'une semaine de grand gel (qui tue les bestioles) pour vermifuger et repartir sur des bases saines. Vermifuger systématiquement tous les nouveaux arrivants.
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